Sébastien Bosquet au 8/9 d’Adjan !

Ce mardi 10 janvier se déroulait la toute première édition annuelle du 8/9 d’Adjan, un mois après la venue à l’hôtel Mercure de l’ancien arbitre international Amaury Delerue. Il n’était cette fois-ci pas question de foot mais de handball, avec rien de moins que la venue d’un double champion du monde et d’Europe, l’ancien joueur de Dunkerque et de Montpellier Sébastien Bosquet. Aux côtés de Christophe Jammot et dans l’habituelle bonne humeur qui caractérise le 8/9 d’Adjan, l’ancien sportif devenu entrepreneur se confie sur les réussites et les échecs de son imposante carrière, jusqu’à sa reconversion et le trauma de son absence de participation aux Jeux Olympiques.

 

Christophe Jammot : Tu as eu une longue carrière, entre Dunkerque, Montpellier, Tremblay, résume-nous ton parcours en 1 minute 30 si tu peux. C’est pas évident ça…

 

Sébastien Bosquet : Non c’est pas du tout évident. J’ai eu l’opportunité de devenir professionnel à l’âge de 17 ans. Et après j’ai eu la chance de partir à Montpellier, de glaner mes premiers titres et d’avoir ma première sélection en équipe de France en 2002, d’avoir la chance de gagner un trophée avec mon club formateur, l’USDK et d’arrêter ma carrière en 2015, à Tremblay.

 

Quand on parle de handball professionnel, pour les plus jeunes qui nous suivent notamment, on va remettre les choses dans leur contexte : on n’est pas sur les sommes des footballeurs hein…

 

Non du tout. Si j’ai un conseil à donner aux jeunes qui veulent devenir handballeur professionnel, c’est d’y aller à 200% mais d’avoir plusieurs portes de sortie parce que pour x ou y raisons ça peut s’arrêter à tout moment. Et quand bien même vous feriez une carrière de sportif de haut niveau, à un moment, ça s’arrête. Donc il faut anticiper le plus possible son après-carrière.

 

Deux fois champion du monde, deux fois champion d’Europe, deux fois champion de France, la coupe de France, la coupe de la Ligue… Ce qui est important c’est que maintenant tu t’es réinventé puisque tu es devenu chef d’entreprise avec ton épouse.

 

Complètement. Ça fait six ans qu’on a racheté une société de distributeur sportif et objets publicitaires. Donc j’ai une nouvelle casquette avec mon épouse – qui gère à 99% la société – mais j’apporte aussi mon professionnalisme et cette exigence que j’avais en tant que sportif de haut niveau.

 

 

Comment on devient entrepreneur ? Tu es retourné vivre à Dunkerque, tu n’avais pas envie d’ouvrir un bar, un resto, ça aurait été la « facilité » ?

 

Non, il n’y a rien de facile, je pense que tout métier est compliqué. Maintenant, ce n’est pas ce qui m’attire, le monde de la nuit… Je suis plutôt un couche-tôt. Les restaurants, pourquoi pas, mais aujourd’hui ce n’était pas l’objectif. Le but était plutôt aussi de rester dans le milieu du sport et puis j’ai d’autres projets personnels. Je suis diplômé pour entraîner à haut niveau mais j’ai d’autres projets qui me tiennent à cœur pour accompagner des gamins, handballeurs ou de tout sport à trouver leur voie.

 

Le prochain rendez-vous du 8/9 d’Adjan, c’est le 7 février avec quelqu’un que tu connais bien. Tu partages des moments de vie, de golf, de compétition aussi avec lui. On parlera résilience aussi avec lui, c’est Nino Ourabah.

 

Nino, lui c’est une vraie star. Tu m’as présenté comme une star (pendant le 8/9, ndlr), je n’en suis pas une, loin de là, je ne me prends pas pour une star. Lui, c’est une vraie star, sur le terrain et encore plus en dehors. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup.

 

Résilience, souvent on parle de blessure, mais c’est aussi une blessure psychologique. Je sais que ça te fait du mal à chaque fois qu’on en parle mais tu es le mieux placé, finalement, pour en parler. Tu as une reconnaissance avec l’équipe de France, mais aucune aventure olympique. Comment on rebondit après ça, comment tu as géré cette désillusion ? Est-ce que c’était un échec ou une désillusion, déjà ?

 

D’ailleurs, quand tu en parles j’ai toujours ce frisson, l’impression que c’était hier. Après c’est ce que je disais tout à l’heure, ça fait partie d’une carrière de haut niveau, on prend l’échec, c’est très dur, en plus ma famille était présente le jour où je n’ai pas été sélectionné… Derrière, comme tout sportif, comme après chaque match, on se remet au travail, on se remet dans le droit chemin et on va de l’avant. Et puis derrière ces non-sélections, ça m’a permis de me dépasser individuellement et de progresser aussi.

 

 

Tu en voulais au sélectionneur, tu en voulais à toi-même ? C’était quoi l’état d’esprit à ce moment-là ?

 

J’en veux à la Terre entière. Je veux dire, même mon épouse, ma fille qui me parlaient, je ne les écoutais pas. J’étais invivable, entre guillemets. Finalement, je me suis « guéri » en allant travailler, en reprenant ce que j’aimais, jouer au Handball… Après, c’est aussi une sélection : un sélectionneur sélectionne et doit faire des choix, qui au vu de la finalité… Deux fois où je n’y vais pas, deux fois ils sont champions olympiques… Alors, je ne leur souhaitais pas du mal, mais personnellement c’était la double peine. Mais il fallait aller de l’avant, et permettre de se dépasser, d’aller chercher des activités que j’ignorais pouvoir faire. Les Jeux Olympiques c’est tous les 4 ans, à un moment tu te dis que tu ne feras jamais les Jeux. Ma vie de sportif de haut niveau n’était pas finie à cette époque-là, au contraire, et il fallait rebondir.

 

Un mot justement, sur l’accompagnement ou le non-accompagnement psychologique d’un handballeur de haut niveau qui ne vit pas cette aventure-là. Est-ce que ça se fait tout seul finalement, cette démarche de se reconstruire ?

 

Oui complètement. Après, bon, tu as tes copains et ta famille mais c’est un cercle très restreint. Toi tu es déçu, tu prends toute la tristesse du monde mais les autres sont partis dans leur aventure. Donc sur le coup c’est un peu compliqué : tu as 15 mecs qui partent, et oui tu as les proches qui t’envoient un petit message « on aurait aimé ci, on aurait aimé ça » mais la finalité du haut niveau c’est que moi j’étais resté à la maison. Là-dessus, il n’y a pas 50 recettes. Je ne vais pas dire que j’étais en-dessous de tout : c’était très dur, mais derrière on va de l’avant. Comme une blessure finalement. J’ai connu une blessure assez grave en 2008, où je fais une rupture du tendon d’Achille. Pareil, on se dit « vu mon physique, vu mon poids »…  À l’époque, je me demande si je vais retrouver mon niveau et puis voilà, on monte marche après marche, on va de l’avant et on développe des capacités auxquelles on n’avait jamais songé.

 

Pour terminer peut-être sur quelque chose de positif, est-ce que c’est indiscret de te demander si Pékin 2008 ou Londres 2012, tu as suivi le parcours des Bleus, tu as suivi la médaille d’or ?

 

Oui, complètement. Il y a la passion et le fait que la plupart étaient mes potes. C’était la vraie force de cette équipe dans laquelle j’ai eu la chance de jouer. C’était vraiment une équipe de copains. Maintenant, te dire que quand ils prennent la médaille ça ne me fait rien… Je suis content pour mes copains mais je suis très triste pour moi. C’est comme ça, et on va de l’avant. La finalité, c’est qu’un coach fait des choix et les choix, en tout cas ce jour-là, étaient bons.

 

Attention, le 8/9 d’Adjan ne reviendra que le mardi 7 février avec le champion de ski et de golf handisport Nino Ourabah ! L’occasion de vous rappeler que le mardi 24 janvier, nos équipes se mobilisent pour vous accueillir à l’étape rémoise de l’Adjan Business Tour, au stade Auguste Delaune. Un nouvel invité venu du monde du sport nous accompagnera dans cette aventure, en la personne d’Yvan Bourgnon, ancien skipper et Président-Fondateur de l’association The SeaCleaners. Le vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 1997 y animera une conférence autour des thématiques environnementales et du RSE. Pour plus de détails, rendez-vous sur la page dédiée à l’événement.

 

 

 

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